Un béton qui détruit la pollution

Un béton qui détruit la pollution

Après dix années de recherche, une compagnie française vient de mettre au point un béton capable de détruire la pollution atmosphérique grâce à une réaction d’oxydo-réduction. Explications.  

 

Il faut se vouer à l’évidence : même si les voitures volantes tardent un peu à apparaître, le futur est à nos portes. Alors que la lutte contre la pollution semble être un enjeu majeur du troisième millénaire, la compagnie française Ciments Calcia et le groupe Italcementi ont mis au point, après 10 ans de recherches, un ciment capable de détruire la pollution atmosphérique.

Commercialisé depuis plusieurs années, ce matériau a déjà permis l’apparition, en France, de bâtiments autonettoyants et de routes dépolluantes capables de transformer les gaz nocifs (oxydes d’azote, benzène, toluène…) en composants anodins.  Ce tour de passe-passe se fonde sur le phénomène naturel de la photocatalyse : en profitant des énergies naturelles que sont la lumière (les UV du soleil), l’eau et l’oxygène de l’air, les catalyseurs (ici l’oxyde de titane) incorporés au béton peuvent décomposer les substances présentes dans l’atmosphère et les rendre totalement inoffensifs par une réaction chimique d’oxydo-réduction.

 

La recherche continue…

Aujourd’hui plusieurs sociétés européennes, nord-américaines et japonaises commercialisent des revêtements photo-catalytiques et nombre de laboratoires planchent sur cette technologie pour maximiser ses vertus et utilisations possibles.  Si les compagnies allemandes Nelskamp et FC Nüdling ont décliné le concept autour de tuiles et de pavés dépolluants, Muriel Benoist, responsable communication de l’entreprise Ciments Calcia, affirme que « la prochaine étape concernera les façades d’intérieur afin de détruire aussi la pollution domestique ».

Avec une réduction des gaz nocifs pouvant aller jusqu’à 80 % lors des pics de pollution, le béton catalytique semble promu à un avenir prometteur. « Il faut arrêter de construire comme dans les années 50 ! lance Muriel Benoist. Si les constructions photo-catalytiques paraissent encore exceptionnelles aujourd’hui, cela risque de changer bientôt car elles s’inscrivent dans une évolution naturelle et une prise de conscience générale».

L’idée commence même à toucher d’autres secteurs puisqu’outre-Manche, la styliste londonienne Helen Storey travaille depuis quelques années de pair avec une poignée de chimistes pour mettre au point des habits catalytiques. Ou comment faire du piéton un projet environnemental, à la frontière de l’art et de la science.