Ecojardin, le label « zéro phyto » qui pousse
Le label Ecojardin organisait le 29 janvier dernier à Paris sa remise des diplômes. Pour l’occasion, il présentait un large panel de témoignages portant sur les espaces verts labellisés. Présentation.
C’est dans l’amphithéâtre comble du siège de Paris Habitat que l’Agence de la Biodiversité en Ile de France avait invité les professionnels intéressés par la gestion écologique des espaces verts pour remettre leurs diplômes Ecojardin aux 34 nouveaux labellisés Ecojardin et présenter pendant une journée entière différents retours d’expérience.
Le label a été lancé en 2012 pour certifier la gestion écologique des espaces paysagers français. Il est supervisé scientifiquement par l’association Plante & Cité et animé par l’Agence de la Biodiversité en Ile de France. Dans la dynamique du plan Ecophyto, le référentiel comporte sept domaines relevant de la gestion d’un espace vert : planification et gestion du site, sol, eau, faune et flore, mobiliers et matériaux, matériels et engins, formations des jardiniers et accueil du public. Au-delà du processus de labellisation, le référentiel est un guide de bonnes pratiques et donc un outil d’amélioration continue pour les jardiniers et gestionnaires de ces espaces. Sur la base de la visite d’un auditeur (organisme externe indépendant) et du dossier technique du candidat, le comité de labellisation accorde ou non le label pour une période de 3 ans (5 ans en cas de renouvellement). En 2017, 128 sites ont été labellisés ou renouvelés, ce qui porte à 392 le nombre des sites EcoJardin en France.
Le label ne se cantonne pas aux parcs et jardins publics (même s’ils représentent 66 % des labellisés) mais à tous les types d’espaces verts ouverts au public – publics ou privés. Il concerne ainsi les espaces naturels, les cimetières, les terrains de sport, les jardins partagés ou ouvriers, les espaces verts des bailleurs sociaux ou encore ceux des entreprises ou des lieux d’hébergement de vacances.
Cette labellisation vient souvent consacrer une démarche initiée plusieurs années auparavant, souvent avec l’arrêt de l’utilisation de produits phytosanitaires. Dans les cimetières par exemple, le désherbage chimique a été remplacé dans un premier temps par un désherbage manuel ou mécanique mais aujourd’hui une étape supplémentaire a été franchie : on ne lutte plus contre le végétal, on le gère. De sorte que les cimetières, oh combien minéraux, se transforment en parcs végétalisés. Comme le citait avec beaucoup d’humour l’un des témoins de la remise des diplômes : « Quitte à manger les pissenlits par la racine, autant qu’ils soient bio ! ».
Cette journée Ecojardin présentait des retours d’expérience portant sur des espaces verts divers et variés, voire atypiques. Parmi eux, le Jardin du monastère de Cimiez à Nice avec ses contraintes de « jardin de patrimoine », les cimetière de la Chartreuse de Bordeaux et Toutes Aides à Nantes, le site du champ captant des Gorgets géré par Suez à Dijon, le lycée agricole Coutances Métiers Nature, le Parc de la Pépinière à Nancy ou encore le verger partagé Essen‘Ciel à Grenoble.
Chez les bailleurs sociaux, Paris Habitat présentait sa résidence du groupe Villiot Rapée dans le 12ème arrondissement parisien et Effidis son site Les Folies de Choisy le Roy. Dans leur cas, il faut autant former les équipes internes que les prestataires espaces verts à cette nouvelle gestion écologique. Une révolution culturelle qui implique d’informer les locataires, d’autant que cette prestation leur est facturée dans les charges locatives. La création d’un jardin partagé peut être un bon moyen de les aculturer aux nouveaux aspects des espaces (massifs paillés, prairie fleurie, fauche tardive…) et de les impliquer dans cette révolution verte.
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