Le béton vivant réinvente le mur végétal

Le béton vivant réinvente le mur végétal

Objets de mode il y a quelques années, les murs végétaux ont encore bien du mal à s’affranchir de leurs contraintes techniques. Hormis les systèmes en kits prévégétalisés à assembler et les « green walls » très évolués du botaniste français Patrick Blanc, qui s’exportent du quai Branly à New Delhi, deux groupes de chercheurs-architectes viennent de développer de nouvelles façons de végétaliser à la verticale.

 

Quand les murs prennent racine

Pour rendre leurs façades « vivantes », les chercheurs de l’Université polytechnique de Catalogne ont eu recourt à un nouveau type de béton biologique sur lequel peuvent se développer différents micro-organismes. Avec un pH proche de 8, ce béton offre un support organique naturel apte à la croissance de divers organismes vivants, comme les microalgues, les champignons et les mousses. Résultat : Nul besoin de construire des structures complexes pour le maintien et l’irrigation de ces façades qui changent de couleur au gré des saisons. Tous les paramètres sont inclus dans le matériau. À l’autre bout de l’Europe, la suédoise Kristina Philipson du cabinet d’architectes White observe que « les murs végétaux prolifèrent dans le sud de l’Europe, mais [qu’]en Suède, on manque de solution adaptées au climat scandinave ». Pour y remédier, elle a mis au point, de concert avec les sociétés de construction Butong et CCN, un nouveau type de façade verte calquée sur la façon dont les plantes se comportent à l’état sauvage. Creux et remplis de terre, ces modules s’inspirent des terrains rocheux propices à la végétation nordique  pour rester verts toute l’année.

 

Urban nature

Au-delà de leurs qualités ornementales indéniables, les murs végétaux permettent aussi d’améliorer le confort thermique des constructions et d’absorber la pollution atmosphérique et sonore. À ces arguments, Kristina Philipson ajoute que « les façades vertes favorisent également la pollinisation des villes en accueillant les insectes et les oiseaux, participant ainsi à la protection de la biodiversité en milieu urbainLa volonté de ramener la nature en ville peut aussi amener les gens à prendre conscience de l’écosystème et des interdépendances entre l’homme et la nature ». À se demander si pour pallier le manque d’arbres et de photosynthèse en milieu urbain, les lampadaires et les abribus ne pourraient pas être également végétalisés.