Albi, vers l’autosuffisance alimentaire

Albi, vers l’autosuffisance alimentaire

Relocaliser la production agricole urbaine, rassurer les habitants sur le stock en cas de pénurie alimentaire en évitant la dépendance dans les transports : ces deux objectifs ont motivé la municipalité d’Albi de faire de cette commune de 52.000 habitants située en Midi-Pyrénées, une ville autosuffisante.

 «  Quand on sert la main de son client, on est d’autant plus soucieux de lui vendre un produit de qualité », explique Jean-Miche Bouat, Maire-adjoint d’Albi, au développement durable et agriculture urbaine pour venter l’un des avantages de la vente directe. Pour viser l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2020, la mairie a préempté plusieurs hectares de terrains à seulement 15 minutes en vélo du centre ville. « 10 hectares sur les 73 hectares dédiés à ce projet ont déjà été rachetés. On fait de la permaculture, on octroie un hectare maximum par exploitant. On fonctionne comme un incubateur, les maraîchers urbains sont accueillis gratuitement pendant 2 ans. » Et déjà, 5 emplois ont été créés.

Des jardins partagés disponibles gratuitement gérés par l’association les Incroyables comestibles offrent près de 10 hectares de surfaces agricoles dans l’espace public. Aussi, une plateforme collaborative est en réflexion pour permettre l’exploitation de jardins privés. «  Il s’agit d’une problématique presque générationnelle. On réfléchit à mettre en contact des personnes âgées qui auraient des grands jardins dont ils ne peuvent plus s’occuper et des jardiniers volontaires. Il y a du lien social à mettre en place mais il faut avant tout installer un cadre juridique », explique Jean-Michel Bouat.

Face au défi d’être autosuffisant en fruits et légumes dans un rayon de 60 kilomètres à l’horizon 2020, Jean-Michel Bouat ne le cache pas : « C’est surtout un pavé dans la mare que je lance ! Bien entendu je ne vais pas y arriver mais cela fait avancer les choses. Cette question soulève d’autres problématiques de la formation au partage de l’espace public et il faut aussi convaincre les agriculteurs « traditionnels » auprès desquels la démarche ne passe pas très bien. L’initiative permet de mettre ce sujet dans le débat public ».